Tortures sous l’inquisition ( partie : 3/ fin)

Tortures sous l’inquisition ( partie : 3/ fin)

Images et extraits des « Tortures et tourments des martyrs chrétiens » sur la demande du Reverend Père Galliano, traduit et adapté par Allinson AR, MA Oxon., 1903.

Illustré de 46 planches quelques peu macabres, ce livre est  paru en 1591,  les gravures sur plaques de cuivre sont l’oeuvre d’Antonio Tempesta de Firenza (Florence) d’ après les dessins de Giovanni de Guerra, de Modène, peintre au Pape Sixte V. 

  •  AUTRES TORTURES …
Tortures sous l’Inquisition ( partie:2)

Tortures sous l’Inquisition ( partie:2)

Rappel :
L’article illustré ci-dessous, qui fait partie de l’histoire et  de la capacité  “inventive”  des êtres humains à faire souffrir leur prochain, n’a pas pour but de faire l’apologie de la torture, mais bien au contraire de dénoncer les actes les plus barbares, commis au nom d’une cause, qu’elle soit religieuse ou politique.
Les tortures de l’Inquisition (tribunal institué par la papauté  pour lutter contre les hérésies et présenté devant les tribunaux ecclésiastiques  par le pape innocent III en 1199, confié dès le 13ème siècle aux moines dominicains) étaient pratiquées de manière à causer d’horribles douleurs sur les victimes, sans les tuer si possible, mais en les brisant, psychologiquement et physiquement, leur ôtant ainsi leur pouvoir de réflexion et de défense, dans leur but d’obtenir les  ”aveux de leurs crimes”  selon l’église d’alors.
 
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 Images et extraits des « Tortures et tourments des martyrs chrétiens » sur la demande du Reverend Père Galliano, traduit et adapté par Allinson AR, MA Oxon., 1903.
Illustré de 46 planches quelques peu macabres, ce livre est  paru en 1591,  les gravures sur plaques de cuivre sont l’oeuvre d’Antonio Tempesta de Firenza (Florence) d’ après les dessins de Giovanni de Guerra, de Modène, peintre au Pape Sixte V. 

  • SUSPENSIONS DIVERSES 

 

A. Martyr suspendu par un pied.
B. Martyr suspendu par les pieds.
C. Martyr élevé sur la croix
D. Martyr cloué à la croix, la tête vers le bas.
E. Martyr suspendu par les deux bras, poids attachés aux pieds.
F. Femme suspendue par les cheveux.
G. Martyr suspendu par un bras seulement avec de lourdes de pierres attachées aux pieds. 

 
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A. Martyr suspendu par les pieds, une lourde pierre attachée à son cou.
B. Après avoir été enduit de miel lié à des enjeux fixés dans le sol , était exposé aux rayons du soleil, torturé par les piqûres de mouches et  d’abeilles.

C. Martyr suspendu par un pied, une jambe pliée au genou gênée par le biais d’un anneau de fer.
 
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A. Martyr suspendu par les pieds,  frappé à l’aide de marteaux.
B. Martyr suspendu  avec des poids aux pieds et autour du cou. 

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  • ROUES, POULIES, CHEVAL de bois

 

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Martyr  lié à la circonférence d’une grande roues, et ainsi poussé dans le vide.
A. Martyr dont les membres sont étroitement liés dans les rayons d’une roue, sur lequel il est exposé jusqu’à la mort.
B. Martyr lié à une étroite roue, qui est tourné, de sorte que son corps est horriblement déformé par des pointes de fer fixée en dessous.
 
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  • ECORCHURES, AMPUTATIONS… 

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suite ( partie /3 )

Tortures sous l’Inquisition ( partie :1)

Tortures sous l’Inquisition ( partie :1)

Rappel :
L’article illustré ci-dessous, qui fait partie de l’histoire et  de la capacité  « inventive »  des êtres humains à faire souffrir leur prochain, n’a pas pour but de faire l’apologie de la torture, mais bien au contraire de dénoncer les actes les plus barbares, commis au nom d’une cause, qu’elle soit religieuse ou politique.
 
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Les tortures de l’Inquisition (tribunal institué par la papauté  pour lutter contre les hérésies et présenté devant les tribunaux ecclésiastiques  par le pape innocent III EN 1199, confié dès le 13ème siècle aux moines dominicains) étaient pratiquées de manière à causer d’horribles douleurs sur les victimes, sans les tuer si possible, mais en les brisant, psychologiquement et physiquement, leur ôtant ainsi leur pouvoir de réflexion et de défense, dans leur but d’obtenir les  « aveux de leurs crimes »  selon l’église d’alors.
 Souvent les victimes étaient des femmes, et l’on peut s’interroger sur la connotation de haine qu’éprouvait cette institution religieuse envers le sexe féminin, représentatif selon-elle de tous les maux de la terre.
 
L’inquisition a été officiellement supprimée au début du XVII ème siècle.
Il convient de rappeler que la torture était un moyen considéré « comme naturel »  pour la justice séculière ou religieuse, d’obtenir des aveux.
 
De nos jours, dans les démocraties avancées, ces pratiques sont des crimes contre l’humanité, apportant la preuve que l’homme sait prendre conscience de ses actes les plus odieux et les combattre sans concession.

Gravures : interrogatoires.

 

Les pires d’entre elles ont été pratiquées sur les personnes accusées de sorcellerie ( article prévu sur cette période de l’histoire)

 

Gravures : sorcières

Barbarie et cruauté étaient infligées, sans pitié par des tortionnaires sur les prisonniers.

Il n’y avait pas de lois ou de règles visant à protéger le traitement des victimes de la torture. 
Des millions d’innocents ont été torturés et assassinés au cours de l’inquisition.


 

 

 

 

 

Quelques-uns des dispositifs inventés par des tortionnaires sont énumérés ci-dessous :

 
LA ROUE :
 
Le supplice de la roue a connu plusieurs variantes.
La plus connue consistait à attacher le condamné sur une roue horizontale, il se voyait briser les membres par le bourreau :
 
On dressait un échafaud sur le milieu duquel était attaché, à plat une croix de Saint André, recouverte d’ entailles qui correspondaient aux cuisses, jambes, haut et bas des bras.

L’exécuteur attachait la victime sur cette croix avec des cordes à toutes les jointures, en lui posant la tête sur une pierre, le visage tourné vers le ciel.

Puis, armé d’une barre de fer carrée, il administrait un coup violent entre chaque ligature et finissait par deux ou trois coups sur l’estomac …
Le corps de la victime était ensuite attaché sur une roue, placée horizontalement sur un pivot, recouverte de pics acérés jusqu’ au sol. 

L’exécuteur pliait les cuisses en dessous, de façon que ses talons touchassent au derrière de la tête, puis faisait tourner la roue, écorchant le ventre ou le dos de la victime ainsi exposé au public. 

LE SUPPORT:

Instrument préféré par les Inquisiteurs après la poulie : l’élongation et la dislocation ( près de 12cm) de chaque membre du corps devient possible !
Les efforts des chirurgiens afin de remettre en place les articulations permettaient à la torture d’être répétée plusieurs fois.

Les lacérations et les graves pertes de sang résultaient du déchirement de chaque muscle, ainsi que de l’utilisation d’une pince chauffée à blanc afin d’ arracher les mamelons, les langues, les oreilles, le nez et les parties génitales. 

Pour déchirer la chair et la séparer des os sur toutes les parties de son corps, une fourche complétait le supplice.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

gravures : supplices  par l’eau.

 

 
LE SEIN RIPPER :   
Utilisé à froid ou à chaud , les quatre griffes arrachaient les seins aux femmes condamnées pour hérésie, blasphème, adultère, l’auto-avortement, la magie et « autres crimes ». 

 

 

 

 

 

 

 

 

En divers endroits, dans certaines régions de la France et de l’Allemagne jusqu’au début du XIXe siècle, le sein -ripper a été infligé à des mères célibataires.

 
 
LE BRANKS :
Également appelé « réprimander la bride, » il s’agissait d’ un masque métallique principalement utilisé sur les femmes.
Certains branks étaient équipés d’ un abaisse-langue ou d’éperons d’arêtes vives, qui, entrés dans la bouche de la femme étaient un véritable dispositif de torture.

Certains avaient une chaînette qui permettait de conduire la victime dans les rues, une clochette était ajoutée pour annoncer son arrivée.

Les branks étaient également utilisés pour faire taire les sorcières.
Un exemple de ce type est exposé dans la chambre de torture de la Tour de Londres.

LE WHIRLIGIG :

La victime était placée à l’intérieur de la cage qui tournoyait à grande vitesse afin de provoquer de graves nausées et vomissements.

 
LA « FOURCHETTE »:

Objet métallique muni de deux dents acérées à chaque extrémité, l’une posée sous le menton et l’autre dans le sternum, la sangle de fixation de l’appareil autour du cou. 

 Avec les quatre pointes enfoncées dans la chair sous le menton et dans l’os du sternum, la fourche empêchait tout mouvement de la tête et permettait à la victime seulement de murmurer, dans une voix à peine audible, « abiuro »

( « je rétracte « , Gravé sur un côté de la fourche)
S’ il refusait de se repentir, il était un «hérétique impénitent», pendu ou brûlé.
 
 
LA POIRE :
Insérée dans la bouche, l’anus ou le vagin de la victime, la poire est écartée au moyen d’une vis jusqu’à ce que les intérieurs soient déchirés, étirés et mutilés, causant presque toujours la mort.  Les extrémités pointues de l’objet servaient également à déchirer la gorge et les intestins.
  • La poire vaginale était employée sur les femmes qui étaient soupçonnées de copulation avec le diable ou ses acolytes.
  • La poire rectale était utilisée sur les individus de sexe masculin soupçonnés d’être homosexuels.
La poire était employée sur les pratiquants hérétiques ou sur des personnes ayant été surprises lors de pratiques  » peu orthodoxes ».
 
 
LE BERCEAU DE JUDAS :
La victime est hissée sur la pointe acérée de la pyramide de telle manière que son poids repose sur l’endroit choisi : anus, vagin, scrotum ou coccyx ( les deux ou trois dernières vertèbres).
La victime « empalée » peut être balancée. Une variante consistait à la faire chuter sur la pointe à plusieurs reprises.
 
HEADSCRUCHER« La tête concasseuse » a été largement utilisée pendant la plus grande partie du Moyen-Âge.
Le menton placé sur la barre inférieure et la tête maintenue dans le casque, le tortionnaire tournait lentement la vis, comprimant ainsi progressivement la tête : les dents et la mâchoire étaient brisées, puis ensuite les yeux projetés hors des orbites.

La victime mourait peu à peu dans d’atroces douleurs. Cet instrument était l’ un des plus abominables moyens pour obtenir des « aveux » de la part des victimes.

La durée de la douleur pouvait être prolongée pendant plusieurs heures, si le tortionnaire l’avait décidé.
Cela pouvait se faire en tournant à plusieurs reprises la vis dans les deux sens.
Si les actes de torture étaient arrêtés lors de l’ interrogatoire, la victime se retrouvait avec des séquelles irréparables au cerveau, à la mâchoire ou aux yeux. 
 
LE FER DE LA VIERGE :
 
Le fer de jeune fille était plus un instrument d’exécution.
L’intérieur du coffrage était orné de lames tranchantes qui venaient s’enfoncer dans la chair de la jeune fille, lorsque celui-ci était refermé.
 
LA CHAISE :

La victime assise sur la chaise était attachée avec des sangles, les crampons pénétrant sa chair. Un feu était parfois attisé sous la chaise.

 Des poids étaient également utilisés ainsi que des coups de maillets.

 

Bien que très douloureux « non mortel » l’infection par le tétanos pendant des semaines, faisait de nombreuses victimes.

 
 

LE STAPPADO :

Le Strappado, également connu sous le nom « de la pendule ».
Les poignets de la victime étaient liés derrière son dos, et la corde attachée à une poutre.

Technique simple conçue pour disloquer les épaules de la victime en la levant au dessus du sol, la laissant brutalement retomber ou l’arrêtant soudainement avant qu’elle ait touché la terre.

 
LE SUASSADO :
Pour compléter le « stappado » et intensifier le supplice, des poids (changeant de 50 à 500 livres) étaient attachés au corps de la victime pour disloquer un plus grand nombre d’os.

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Aujourd’hui dans le monde, il existe encore des méthodes barbares en dehors de toute humanité.
 
Autrefois : cornards, coqus…cocuage.

Autrefois : cornards, coqus…cocuage.

Tout un bestiaire fut associé au mot « cocu » :
Le « coucou » dont il tira son nom (ce fut au XVI ème siècle que le mari trompé – appelé jusque là « coux » – se transformait en cocu et que l’oiseau – encore appelé « coqu » par Bouchet à la fin du XVIe s. – devint le coucou).
 D’autres noms d’ animaux, plus familiers, furent en rapport étroit avec le cocu, dont ils manifestaient  l’ambivalence;
  • dans la région méditerranéenne, le mari trompé était un « bouc »
Au XVIe siècle, ses cornes étaient l’emblème le plus connu du cocuage.
Paradoxalement, elles étaient un symbole de virilité et de fécondité (bouc, bélier, taureau, cerf). 
Elles apparaissaient notamment dans les déguisements de carnaval (la période où les cours burlesques jugeaient les cocus) et dans les fêtes de cocus.
  • dans la région du Nord,  le coq  était associé au cocuage : « coqu » 
Le taste-poule : terme populaire d’un mari qui s’occupait de tâches domestiques dans un couple.
Caricatures d’un taste -poule.
   

 

 

 

 

 

 

Mari trop complaisant, gravures vers 1640. 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si l’adultère était un péché et un crime, que punissaient les lois humaines et divines,  » le cocuage » en était la face imaginaire et ludique.

Il connut vers la fin du Moyen Age une sorte d’apogée : après le fou et les diables, « le cocu » était l’un des grands personnages de la culture de la fête populaire et de la littérature facétieuse : personnage malheureux et infortuné, il appartenait à la fête car il provoquait le rire plutôt que l’indignation ou la compassion.

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il n’y a pas trace de femme cocue
Pourquoi  les hommes étaient-ils seuls cocus ? 
Tromper son conjoint était d’abord un comportement de mâle, qui coïncidait avec d’autres formes d’exploitation féminine : l’âge d’or de l’adultère masculin, du viol et de la prostitution.

 
LA CONFRERIE DES CORNARDS :

 

Cette société était une sorte d’académie de bons vivants, fondée au lendemain des guerres de religion. Ses membres formaient cortège et allaient festoyer.

Lors du rite d’intronisation d’un nouveau membre de la confrérie, celui-ci et tous les compagnons devaient embrasser un peuplier qui se trouvait là. 
Les « bons compagnons » se définissaient par un comportement sexuel spécifique, qui créait entre eux un lien puissant : ils se partageaient une même femme, s’entendaient pour faire cocu un troisième homme ou bien se cocufiaient entre eux.
Comme toutes les confréries, celle qui regroupait les maris trompés possédait un livre de rôles, un lieu de réunion (la taverne), une bannière (pour processionner), un saint patron .

 

 

Ci-dessus : la maison des Cornards du Puy. On y voit un masque grimaçant ou barbu, sculpté en ronde-bosse dans la pierre, et ornée d’une magnifique paire de cornes.

On disait aussi d’un cocu qu’il faisait partie de « nos amis ». Car le cocu avait de nombreux amis : ceux de sa femme étaient aussi les siens ; ils le cajolaient toujours et parfois l’engraissaient. Le cocu était donc un personnage très sociable.
LES SOUFFLACULS :

Une tradition qui remonte au Moyen-Age, mélangeant profane et sacré, lorsque les moines, tout de blanc vêtus, descendaient en file dans le village en activant un soufflet en direction de celui qui le précédait pour chasser les démons.

Ci dessus : bas-relief d’une stalle du XVIème siècle de la Collégiale Notre-Dame de Villefranche de Rouergue.

Au XVII ème siècle, parmi les cérémonies rituelles des pénitents blancs de St Claude, il s’en trouva une qui prit de l’importance. 
Le jour du carême, les confrères se rendaient à l’église pour y recevoir les cendres. A cette occasion, le prieur sollicitait le Seigneur afin, aux 4 coins de la ville, d’éloigner de la cité le diable et ses maléfices. Un confrère muni d’un soufflet avait ainsi  pour mission de chasser Satan où qu’il se réfugiât… 
Au XIX ème siècle on eut l’idée de localiser le lieu de prédilection dudit malin sous les robes des femmes…
Selon la tradition, les festivités duraient 3 jours de haute liesse.
  • – Le premier, les « raiguiseurs » proposaient leurs services pour affûter les couteaux en perspective des agapes du carnaval.
  • – Le second, les sauteurs de « plon-plon » faisaient bondir et rebondir un mannequin représentant un personnage contre lequel sévissait, à tort ou à raison, la vindicte populaire.
  • – Le troisième jour, munis de liquettes ancestrales, coiffés d’un bonnet en coton et les traits cachés derrière une visagère, « les Soufflaculs » s’en allaient chasser le malin. Toutes les dames et damoiselles de St Claude étaient ainsi par le soufflet dûment purifiées !

AUJOURD’HUI :

Toute la journée, ces grivois lurons, habillés d’une chemise de nuit blanche, d’un bonnet de nuit assorti et armés d’un soufflet, auront pour délicate mission de chasser les démons dans les moindres recoins, et donc bien sûr… sous les jupes des filles aussi! 
Le visage noirci, coiffés d’un bonnet de nuit, vêtus d’une longue chemise de femme qui les font ressembler à des ramasseuses de sarments, les jeunes gens marchent en file indienne, portant une chandelle allumée et un soufflet de cuisine avec lequel chacun d’eux est censé éteindre la chandelle de celui qui le précède en lui soufflant au derrière.
Les hommes, travestis en femmes, affublés de longues chemises , la tête recouverte d’un bonnet de coton, un soufflet de cuisine dans les mains, se rangent à la queue leu leu et tournent en cercle, dans la nuit, au son du hautbois et des cymbales. Leur geste, leur instrument et leur cible, font de cette danse une parodie de sodomie.
Pour conserver sa nature de mâle, il faut donc éviter de se faire sodomiser. Tel paraît être le sens de la Danse du feu aux fesses, attestée un peu partout dans l’Hérault et les Pyrénées-Orientales.

Les jeunes gens ont un tortillon de papier accroché au bas de leur chemise et tiennent à la main une bougie : le jeu consiste à mettre le feu au papier du danseur qui précède, tout en échappant à la flamme de celui qui se trouve derrière. Tout en suivant le rythme de la musique et sans perdre la file, chaque homme essaie de souffler au cul de celui qui le précède. 

Aujourd’hui, les communes de Saint-Claude et Nontron en Dordogne perpétuent encore cette tradition.
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Sources :
 » Au bonheur des mâles. Adultère et cocuage à la Renaissance. 1400-1650″ de Maurice Daumas /Paris Armand Colin, 2007.
Autrefois : application d’un châtiment : le knout

Autrefois : application d’un châtiment : le knout

Extrait de Sylvain Maréchal :  (1750/1803)
Tout comme Sade, ce libertaire fut condamné et emprisonné à Saint-Lazare où l’on enfermait essentiellement que des gens de mauvaises moeurs.
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  » Le knout est une courroie de cuir, épaisse et dure, longue de trois pieds et demi, attachée à un bâton de deux pieds, par le moyen d’un anneau qui le fait jouer comme un fléau. 

Il faut ajouter que ce fouet est carré; les côtés en sont tranchants.
Le  » patient » la chemise levée, est mis sur le dos d’un valet de l’exécuteur : celui frappe avec tant de force que le sang coule à chaque coup, et qu’il se fait sur la peau une élévation ou ampoule de la grosseur d’un doigt (…)
Voici une autre manière encore plus atroce de donner le knout :
On lie les deux mains du malheureux derrière le dos; au moyen d’une corde qui tient à ses mains, on l’élève en l’air , pendant qu’il a un poids fort pesant attaché aux jambes; ainsi hissé, ses épaules se démettent, ses bras viennent par-dessus sa tête. C’est dans cet état, déjà si horrible , que le malheureux reçoit le knout : la peau et les chairs volent de toutes parts.
On laisse un espace de temps entre chaque coup, pour faire souffrir d’avantage./ Quelquefois le patient est robuste et paraît en état de supporter de nouveaux tourments, on lui lie les pieds et les mains, et on l’attache comme une broche à un long bâton qu’on tient par les deux bouts : dans cette attitude, on l’approche devant un petit bûcher, pour lui rôtir le dos déjà coupé par les lanières ensanglantées du knout. »
Sources :

  • Notes et variantes : histoire de Juliette, Marquis de Sade. La Pléiade
  • Extrait  : Les archives de l’est et la France des Lumières. P Sylvain Maréchal.